Jeudi 18 Mai réveil 6H15 ! Martin arrive à l’hôtel comme prévu à 7H. Nous allons faire le tour dans un Toyota Land Cruiser Vert paillette ! Le 4X4 est super entretenu, mieux que tous ceux que j’ai pu voir dans Tupiza. Un bon point ! Martin ne fait pas les tours avec une cuisinière, c’est lui le cuisinier. Il préfère faire comme ça pour éviter de déployer les sièges arrière. On sera donc installé à trois à l’arrière et un à la place du copilote. L’avantage, aucun sac sur le toit donc pas de poussière.

Nous commençons par tourner dans Tupiza pour récupérer différent ravitaillement. Martin est originaire de Tupiza, avant il était chauffeur de bus et mécanicien. Il est guide depuis maintenant plusieurs années et connait parfaitement la région.

Nous quittons la ville et commençons directement par une piste de montagne. On passe à côté de plusieurs mines d’argent ou de cuivre. Arrivé à un super point de vue, Martin s’arrête, nous propose d’aller nous balader quelques minutes pendant qu’il prépare le petit déjeuné. On surplombe un superbe canyon, ça commence bien. Nous reprenons la piste. Martin nous explique plein de chose sur la Bolivie, les avancées mises en place par le gouvernement depuis 10 ans, comme les cours du soir pour adulte pour supprimer l’analphabétisme, l’installation des écoles et des internats dans les milieux reculés, le tout en traversant des paysages magnifiques.

Martin nous explique également les différentes plantes que l’on peut trouver sur les altiplanos, certaine sont médicinales, pour le mal de l’altitude (une alternative à la coca), ou encore pour le mal au ventre. On croise beaucoup, beaucoup….beaucoup de lama ! La raison est simple, le lama est adapté pur la vie en altitude, il n’a pas besoin de beaucoup d’eau et se nourrit de la maigre végétation que l’on trouve au-dessus de 3500m d’altitude. Le lama est issu du croisement entre l’alpaga et le vigonia=. Les lama sont uniquement domestique, on ne les trouve pas à l’état sauvage. Ils sont élevés pour la laine et surtout pour la viande. La viande de lama est l’une des plus saine au monde, elle contient très peu de cholestérol. Le gouvernement souhaite développer l’exportation de la viande de lama et aide les familles pour développer l’activité.

 Nous arrivons à la cuidad d’Encanto , un lieu où les autres agence de Tupiza en vont pas. Il s’agit de la formation géologique très particulière. Une sorte de canyon s’est formé suite à l’érosion de la montagne. Le site est tout simplement magnifique et impressionnant. Martin nous laisse partir nous enfoncer à pied à l’intérieur de ce lieu. Nous sommes à environ 3500m. Nous repartons en direction du petit Machu Puchu comme aime dire les Boliviens. Il s’agit du Pueblo Fantasma. Le village a été totalement abandonné, il ne reste que les ruines. Ce village était occupé par les espagnols pour l’explication du minerai. Les espagnols utilisaient des travailleurs (plutôt des esclaves inca), mais les villages a été abandonné car devenu « maudit » suite à la mort de la plupart des habitants. Amérique du Sud oblige, la légende dit que c’est cause d’un diable…. En fait, à creuser trop profond, des poches de gaz toxique ont été percées, entrainant la mort des villageois. Ces ruines de Pueblo Fantasma sont à 4690 mètre d’altitude. En marchant dans la ville, on imagine bien la difficulté pour vivre ici et y travailler. Un nouveau village San Antonio de Lipez a été construit à quelques kilomètre en contre bas.

 En partant, nous croisons un animal très local, le Vizcacha, une sorte de lapin qui vit au-dessus de 3500 mètres d’altitude.

 Nous continuons sur la piste, on croise des vigognes et Guanaco, animal sauvage protégé de la famille des chameaux mais de la taille d’un lama. Surprenant, nous croisons aussi des autruches ! Je ne savais pas qu’on pouvait trouver des autruches en Bolivie et pourtant c’est bien réel !

Nous terminons cette journée en arrivant dans une auberge, ou plutôt refuge au pied du volcan Uturuncu dont nous avons prévu l’ascension demain. Martin part chercher un guide local pour l’ascension. Nous discutons avec lui pour la négociation du prix et surtout pour préparer la journée de demain. Nous sommes presque en hiver, le guide nous propose de partir que vers 10h, avant il fait trop froid, -20°C la nuit pour partir plus tôt ! Martin nous prépare un bon repas et nous partons nous coucher dans nous dortoir. La température est plutôt fraiche, 5°C.

2eme jour, nous nous levons après un nuit fraiche, Martin a déjà préparé le petit déjeuné. Tout le monde boit un bon maté de Coca pour limiter le mal d’altitude qui nous guette… Notre guide arrive au refuge, nous montons en voiture direction notre objectif du jour, le volcan Uturuncu . Nous allons monter en voiture jusqu’à environ 5400/5500 mètre d’altitude. Arrivé au maximum où peut aller la voiture, nos descendons et commençons à nous préparer. Il fait plutôt frais. C’est parti pour l’ascension, nous avançons à une allure faible mais déjà bien suffisante pour être vite essoufflé par le manque d’oxygène. Nous avons le temps, l’objectif n’est pas d’arriver le plus rapidement au sommet mais c’est d’y arriver tous ensemble. Nous basculons rapidement à l’ombre, la température a dégringolée et le vent s’est levé, histoire de pimenter un peu l’ascension. Les deux camarades Belges sont frigorifiés surtout au niveau de pied et des mains. Patricia a, elle aussi bien froid. Pour ma part, j’ai mon équipement de cascade de glace, je n’ai pas froid. J’ai ma veste coupe-vent dans le sac, n’en ayant pas besoin, je la prête à Patricia. Sur le chemin, on approche de fumerolle qui dégage du souffre. Un bon endroit pour réchauffer les pieds des belges. Notre guide fait plusieurs pauses tout au long de l’ascension pour être sûr que tout le monde va bien. On arrive enfin à la partir final, je sors la GoPro pour les derniers mètres avec un commentaires qui fera bien rires mes camarades : « je ne pensais pas un jour monter à 6000m avec des Belges ! » Nous sommes donc enfin au sommet, on domine tout la vallée. Le vent souffle fort, il fait quand assez frais mais on y est. Les Belges sortent leur drapeau Belges pour immortaliser l’instant. Notre guide sort lui aussi son drapeau Bolivien. On se fait une séance photo, on admire le paysage un moment. Avant d’entamer la descente. Je pars le dernier pour faire quelques photos panoramiques et une vidéo 360° avec la GoPro. La descente est plus facile niveau souffle mais assez technique. La dernière partie était très abrupte avec des petites pierres qui roulent sou les pieds. La descente provoque naturellement une belle migraine avec la reprise rapide d’oxygène. Nous regagnons le 4x4 après cette belle descente. Nous repartons pour redescendre au refuge à 4800 mètre. La descente en 4x4 accentue la migraine. Pour ma part, ça ne durera que quelques minutes pour les Belges et pour Patricia, toute la nuit….

Arrivé au refuge, Martin nous prépare à manger et nous propose d’aller voir un musée à 30 minutes en 4x4. Après réflexion, le groupe n’a pas assez d’énergie, nous allons rester sur place et nous repartirons demain matin pour continuer le tour.

3eme Jour, après un réveil frais et le petit déjeuné, nous chargeons le 4x4 pour prendre la direction du Sud Ouest et laguna Verde. Les paysages sont toujours à couper le souffle. Nous passons à coté de plusieurs lagunes de Borax qui sont exploités pour faire notamment des détergents. Martin nous arrête au bord d’une de ces lagunes pour aller faire des photos. Julien commence à marcher sur les bords de la lagune en disant « le sol est mou » je lui dit qu’il faut faire attention, j’ai vu une photo des amis de Pucon qui ne sont enfoncés jusqu’aux chevilles sur un lagune similaire dans la vallée de la luna. Je sors la GoPro pour faire une petite vidéo, et en marchant, je m’enfonce d’un coup jusqu’à mi tibia…ma deuxième jambe s’enfonce, le donne la GoPro à Julien et j’arrive à extirper du piège… au passage j’ai de la boue plein les chaussures et le pantalon… On retourne au 4x4, Martin est mort de rire comme tout le monde d’ailleurs… ;) J’enlève un maximum de boue sur un buisson herbeux, je retire les chaussures, chaussettes et pantalon. J’enfile mon pantalon coupe-vent et mes tongs et on met les tas d’affaire plein de boue dans des sacs plastique. Par chance, la prochaine étape nous conduit à une source d’eau chaude où on peut se baigner et où je vais pouvoir rincer mes affaires !

On roule donc jusqu’aux sources d’eau chaude à 4800m d’altitude. Quel bonheur, une piscine a été construite, dans laquelle les eaux chaudes naturelles ont été dérivées. L’eau est vraiment chaude, il n’y a pas de vent et du soleil et surtout on est tout seul ! On profite de l’endroit 45 bonnes minutes. Ensuite, je m’attelle à rincer mes affaires et mes chaussures, dans cette mésaventure, l’avantage c’est que c’était une lagune de borax (détergent naturel), mes affaires sont donc lavées ;) Par contre, je vais devoir passer la journée en tong le temps que les chaussures sèche et à une moyenne de 4800 mètres, il fait un peu frais coté orteils…
Nous poursuivons la piste pour arriver à laguna Blanca et lagune Verde. Pas du surprise, une lagune blanche et une lagune verte nous attendent. C’est encore une fois très beau. La Lagune Verde a cette couleur verte à cause des minéraux dont elle est chargée (principalement du Cuivre) mais aussi de l’arsenic et ammoniac. En gros vaut mieux pas s’y baigner…. Après une séance photo, Martin prend une autre piste à gauche de la piste principal pour trouver un endroit à l’abri du vent. Il s’arrête et prépare le déjeuner. Encore un fois, c’est délicieux, il a préparé, des légumes, des oeufs, salades, riz… un vrai chef ! Nous repartons à travers le parc au milieu de lagune et altiplano, on s’arrête autour d’une dernière lagune où se trouve une grande colonie de flamant rose. Nous sommes en période de migration avec l’hiver qui arrive, il reste encore quelques flamants mais la plupart ont déjà migré vers le nord. Sur le bord du la lagune on voit que la sélection naturelle est dure. Beaucoup de flamant mort (très certainement de froid ou trop faible). Avec des températures de l’ordre de -20° la nuit, la faiblesse ne pardonne pas.

Nous continuons notre route pour arriver en fin de journée à une nouvelle auberge. Ici des douches chaudes moyennant 10 bolivianos. Nous sommes installés dans un dortoir simple mais confortable. Martin nous prépare encore une fois un bon repas. Et ensuite au dodo.

4eme jour, nous entamons la remonter en direction de l’entrée du salar. Nous prenons un circuit alternatif aux autres agences. Après quelques kilomètre, Martin nous a conduit dans un site magnifique, un canyon naturel que s’est formé avec l’érosion de la montagne. Les formes sont incroyables, nous marchons au milieu de cet endroit juste à couper le souffle. Nous partons ensuite vers un le plus beau site du tour, une sorte de delta gelée emprisonnée dans un canyon. Quelques Lamas se promènent, les couleurs sont incroyables, jumelé avec l’eau glacée, c’est magnifique. On reste ici plus d’une heure. On grimpe sur les hauteurs pour admirer les différentes vues. En repartant, on croise des autruches. Gros coup cœur pour cet endroit !

On roule ensuite jusqu’à un autre point vu, le canyon de l’anaconda. On est en haut du cayon, tout en bas une rivière d’un couleur verte serpente, d’où le nom… On repart pour arriver à l’entrée du salar d’Uyuni, on longue l’entrée pour arriver dans un village où Martin s’arrête, nous passerons la nuit ici, dans un hôtel de sel. Pourquoi hôtel de sel, tout simplement parce qu’il est entièrement en sel !! Les murs, les sols, les lits, les tables, les chaises, tout est en sel ! La matière première n’est pas loin ;) Il n’est pas trop tard, nous partons à pied faire le tour des environs, il y a surtout des cactus et des lamas. Au retour, Martin a préparé le repas et un cocktail original qui est une superposition de couleur rouge jaune et vert (couleur de la Bolivie) Bon, c’est pas très bon mais c’est joli ;)

Après un nuit salée, c’est le dernier jour départ 5H30 du matin pour voir le lever de soleil sur la salar. Il fait froid mais ce n’est pas grave. Nous arrivons en quelques minutes sur le salar, le jours commence à se lever, on commence à distinguer les formes de sel sur lesquels on roule. Le décor commence à être magique. Au bout d’un moment Martin s’arrête, nous sommes au milieu de rien, on descend de la voiture et commence à marcher sur le sel. Avec lever de soleil, les couleurs sont incroyables, on fait des photos, on admire les paysages malgré la température très fraiche, c’est juste grandiose. On repart en 4x4 en direction de la seule « ile » du salar. Un bout de terre posé au milieu du salar, sur laquelle on trouve de cactus géants par centaine. C’est le point de rendez-vous de toutes les agences, d’Uyuni et de Tupiza. Il faut payer l’entrée pour visiter, sur les hauteurs de l’ile la vue sur le salar est particulièrement belle. Après avoir fait le tour, on regagne le 4x4, Martin a préparé le dernier petit déjeuné, on a le droit à un super gâteau qu’il a préparé la vielle.

On part ensuite au milieu du salar pour une séance de photo « locas » (folles). Avec une vue sans fin, on peut réaliser tout un tas de photos en jouant sur la perspective, comme par exemple les pieds qui écrasent le 4x4, ou tenir des personnes dans une main. Tout dépend de l’imagination que l’on a sur le moment. Un bon moment de rire et au final des photos très sympa ;)

On se dirige ensuite vers la sortie du salar, pour aller voir la mine de sel pour la consommation. Martin nous explique que l’exploitation de sel n’est pas très lucrative, Le sel ne coute pas cher et tous les pays ont du sel. Par contre, le salar d’Uyuni abrite un tout autre trésor, c’est le plus grand gisement au monde de lithium (pour les batterie). Mais il n’est pas exploité ! Le gouvernement préfère réserver le salar pour le tourisme au grand regret des industriels.

Nous sortons du salar pour arriver dans une petite zone très touristique où l’on trouve tous un tas de souvenir, pas trop mon truc… mais pendant la pause, Martin a préparé le déjeuner encore un fois délicieux ! On demande à Martin s’il peut nous amener au cimetière des trains d’Uyuni afin la fin du tour. Martin n’aime pas trop amener ses groupes là-bas, il nous dit que la route pour y aller est une honte pour le pays, à cause des déchets plastiques qui tapissent le sol. Malgré tout il va nous y amener. On arrive donc à la dernière étape du tour, le cimetière de train. Comment décrire… imaginez au milieu du désert une casse de train, des vieilles locomotives à vapeur, des wagons rouillés pas dizaine. Le système ferroviaire ne s’étant pas développé en direction du Chili, quoi faire de ces monstres une fois leur vie terminée ? Ils sont juste stockés là et se désagrègent lentement. Il faudra que milliers d’années pour que la corrosion les fasse disparaitre.

Nous reprenons le 4x4 pour quelques minutes en direction du centre d’Uyuni. Le tour est terminé, nous remercions Martin pour cette belle aventure. Et partons à la recherche d’un hôtel.

Pour la suite, les Belges et Patricia partent avec moi en direction de Sucre. Nous avons un bus le lendemain matin.

Le tour Tupiza Uyuni est vraiment un incontournable si vous passez dans la région, les paysages sont en permanence à couper le souffle et tout simplement magnifique. A faire et même à refaire.