Jeudi 14 Avril, c’est le grand jour, cet après-midi je serai sur l’ile de Pâques ! La nuit a été courte mais peu importe, le van arrive à la maison à 5H30 et non 5h… il est passé chercher deux autres personnes avant moi. Direction l’aéroport de Santiago. J’enregistre mes bagages puis pars prendre un café. Le serveur vient juste de me servir quand le sol se met à vibrer puis les murs puis tous l’aéroport… Le serveur me regarde, attend quelques secondes et reprend son travail. Visiblement, la secousse n’est pas assez importante pour perturber les chiliens… par l’anecdote magnitude 6,2 ce jours-là…

Après ce réveil en « douceur » direction l’embarquement, je vole pour la première fois avec la compagnie chilienne LAN... et bien par rapport à Air France, on est bien au-dessus ! L’avion est top, un Boeing 787 Dreamliner. Tout au long du vol, la lumière varie pour reposer les passagers, l’occultation des hublots ne se fait plus par un simple rideau mais via un système électrochrome qui permet de faire varier graduellement l’opacité de la vitre, le classe !

Après avoir dormi quasiment tout le trajet, je pose enfon mon pied sur l’ile de Pâques. Influence Polynésienne, chaque passager se retrouve avec un collier de fleur autour du cou offert par l’agence, l’hotel ou le camping qui vient le chercher. Je monte dans le pickup et direction le camping. Il fait 27°C, soleil et quasiment aucun nuage. Ça pouvait plus mal commencer ;)

Le camping est en bord de mer. On m’explique les règles et je pars installer ma tente. Pas de doute, je vais être bien pendant ces 15 jours sur l’ile. Bercé par les vagues… qui pour le moment atteigne 5 mètres de haut ! On m’avait dit que l’ile de Pâques était un super spot de surf, et bien je confirme !

Je pars à pied explorer la ville, l’unique ville de l’ile avec ces 5000 habitants. 26km de long 5km de large, je me retrouve vraiment sur un morceau de cailloux en plein milieu du Pacifique ! Le morceau de terre le plus proche et à environ 3000km… L’ile est ravitaillée tous les dix jours environ par un cargo et le reste par les avions qui arrive de Santiago ou Tahiti.

Le camping est un peu excentré, je suis dans la rue principale en 10 minutes. Je file directement sur le port pour aller au centre de plongée et programmer une formation. A l’accueil, on me dit de revenir un peu plus tard, l’instructrice est en mer. Je pars me balader un peu, il y a un site de Moais à quelques minutes. Les voilà, les premiers Moais que je vois ! C’est juste impressionnant, magnifique, mystérieux. Je contemple ces statuts un bon moment avant de retourner vers le port pour rencontrer l’instructrice de plongée.

 Me voici donc de retour à l’Orca Diving Center. Je discute à Camilla pour organiser la formation. Pas trop le choix, c’est uniquement du PADI, donc ça sera l’advanced Open Water, je vais donc basculer d’une formation FFESSMM à une formation internationale. Selon elle, aucun souci mais elle veut dans un premier temps faire une plongée de reprise pour évaluer mon niveau. Je lui explique aussi, mon problème d’oreille qui normalement ne devrait pas du tout me poser de problème sous l’eau. La formation commencera Samedi. L’ORCA Diving Center a été ouvert en 1980 pour deux frères Francais qui ont découvert l’ile avec Jean Jacques Cousteau ! Henri Garcia était l’un des meilleurs plongeurs au monde, décédé en 2015. Il reste le recordman du monde de plongée en altitude (effectuée dans la région de San Pedro de Atacama au Chili), il est également à l’origine de plusieurs découvertes scientifiques majeures. On peut le retrouver dans des émissions de Cousteau et de Ushuaia Nature.

 Pour ma part, la formation commencera Samedi matin à 9h. Je termine cette première journée par un coucher de soleil depuis le camping, le soleil disparait au loin en se noyant dans le pacifique… Magique…

Vendredi, journée balade à pied aux alentours du camping, je m’aperçois qu’il va me falloir un moyen de locomotion sur l’ile. J’étudie les différentes possibilités, voiture, moto, scooter, vélo, quad… Je prendrais une location à partir de Dimanche, pour l’instant je reste sur Hanga Roa (la seule ville de l’iles), je repasse au centre de plongée pour récupérer le matériel de formation et remplir les papiers. J’ai un peu de lecture à faire et des questionnaires à remplir. Pour la formation, il faut valider 5 spécialités du système Padi aventure. Deux sont obligatoires, navigation et plongée profonde pour le reste c’est au choix, plongée de nuit, photo, plongée multiniveau, vidéo, identification des poissons… Je m’installe en face de la mer pour commencer au feuilleter ce bouquin…

Samedi 16 Avril, 8h45 je suis au centre de plongée. J’ai hâte de reprendre. Camilla me montre comment est rangé le matériel, me donne une combinaison, des palmes, un masque et me dit, vas-y prépare ton bloc. Bon, ça va j’ai rien oublié, c’est quand même ultra simple. Le matériel est mis dans un coin, je pars me changer et briefing, en espagnol puis en anglais… On sera une palanquée de 4. La plongée se fera sur un site simple avec pour terminer, un passage dans un tunnel qui commence à 12m et termine à 6m. Profondeur maximum prévu 16 mètre. C’est parti, un seul type de bateau sur l’ile, une grande barque de pêcheur plus ou moins stable…. Je me mets à l’eau, je n’ai pas perdu les sensations de la plongée, je me sens même plutôt très à l’aise. Je commence la descente, les oreilles réagissent normalement, bon pas de surprise à droite il ne se passe rien mais je sens quand même la compression normale de mon tympan que je régule tout au long de la descente. Arrivée au fond, 14metre, pas de problème, équilibre parfait, pas de douleur à la tête ou à l’oreille, c’est parti pour l’exploration, je suis comme un poisson dans l’eau… ok, elle est facile…. Toute la plongée se passe bien, à 16metre, j’enlève mon masque pour le régler un peu mieux et c’est reparti. Pour répondre à la question, oui, on peut enlever son masque sous l’eau et le remettre puis vider l’eau c’est ultra simple ;) Le fond autour de l’ile de Paques est volcanique, le relief est important, pas de barrière de corail donc peu de poissons, mais il y a quand même des beaux spécimens et pas mal de murènes qui se faufilent dans les différents blocs volcaniques. Arrive le tunnel final, c’est super sympa de passer à l’intérieur et en sortant de tomber sur deux tortues qui se baladent dans le coin. La plongée se termine, je suis sur ma réserve d’air, il va falloir que je travaille pour réduire ma consommation. Tout s’est bien passé. Camilla est très contente et me programme toutes les autres plongées entre lundi et Mercredi, donc une plongée de nuit mardi soir !

Je passe mon après-midi dans la ville, je me ballade, retourne voir les 7 Moais qui sont à proximité de la ville et c’est décidé demain je loue un quad !

Dimanche 17 Avril, grasse matinée, pas de plongée le dimanche. Je pars louer mon quad je l’aurai jusqu’au dernier jour midi. On me donne un casque (que personne ne met en moto et encore moins en quad)…. C’est parti ! Quelle route prendre… bon facile, y’en a qu’une qui fait une boucle autour de l’ile. Je pars de la ville pour me retrouver rapidement sur la côte nord. Je m’arrête pour contempler l’immensité du Pacifique qui entoure l’ile. Je m’arrête aux différents sites de Moais. Pour rentrer sur les cinq sites principaux, il faut acheter un billet d’accès à l’aéroport où à la Conaf (office des parcs nationaux Chilien). Le billet coute 60 Dollars ou 30000 pesos) et donne en théorie l’accès une seule fois à chaque site. Bon, moi j’ai acheté le mien à un Russe au camping qui n’avait fait qu’un seul site et le billet n’avait pas de date… Du coup, j’ai eu le billet à 15000 pesos.

J’arrive sur le site de fabrication des Moais, je reste à l’entrée, je ne veux pas valider mon billet aujourd’hui. Je file ensuite vers le site des 15 Moais, là je peux rentrer, pas de garde à l’entrée, je suis tout seul sur le site… Sur ce site, sont dressés et bien alignés, 15 Moais. Le site a été restauré par une association Japonaise sous le couvert de l’état Chilien. Je me sens tout petit face à ces 15 grandes statues, c’est fascinant, envoûtant, mystérieux …

Je continue mon tour pour arriver sur la côte ouest de l’ile, je m’arrête observer des pêcheurs. La technique est surprenante, pas de canne à pêche, mais du fils enroulé sur un tube en pvc. Au bout, un poids, un hameçon et un bout de pain. Le pêcheur lance l’appât à la manière d’un lasseau et remonte le fil autour du tube en pvc. C’est diablement efficace, en trois lancée, trois poissons !

Je poursuis ma route jusqu’à la plage d’Akanema. Là, tout y est, sable blanc, palmier, eau transparente et même des Moais ! Un petit coin de paradis ! Je termine la journée en rentrant tranquillement au camping pour y voir un magnifique couché de soleil….

Lundi 18 Avril, reprise de la plongée. Direction le site du Moai, et oui, il y a aussi un Moai au fond de l’eau à 18 mètres…. La découverte est magique et encore une fois envoutante. La plongée se passe encore parfaitement bien. Je fais deux plongées ce jour-là avec une pause à la plage entre les deux.

Mardi 19 Avril, Grosse journée plongée au programme. Je commence par une plongée profonde à 38 mètres. Toujours aucun problème avec l’oreille, pas de signe de narcose non plus, ce qui est plutôt normal, la narcose apparait généralement à partir de 45m ou plus… Je fais ensuite une autre plongée avec l’exercice de navigation, utilisation du compas, évaluation de la distance parcourue et orientation. Tout se passe à merveille, Camilla me valide l’exercice.

Je pars faire une pause à la plage avant de revenir au centre à 21H pour faire une plongée de nuit. Avant la plongée, Camilla valide mes réponses aux questionnaires obligatoires pour la validation du niveau Padi. On s’équipe, avec cette fois-ci, en plus de l’équipement normale, des lampes. Après 10 minutes de bateau, me voilà à l’eau dans le noir. On commence la descente jusqu’au fond (14 mètres). L’ambiance est totalement différente, c’est calme. Je me sens parfaitement à l’aise dans ce nouvel environnement. Les poissons apparaissent sous le faisceau de ma lampe puis disparaissent dans l’obscurité. Les premiers congres apparaissent, tels des serpents glissants sur le fond. Nous évoluons entre 14 et 23 mètres, nous sommes trois. J’aperçois des poissons et également des crustacés qui ne sortent que la nuit. Au bout de 20 minutes, un instant magique intervient, une tortue apparait au loin dans mon faisceau lumineux… Nous nous rapprochons pour observer la danse de cette tortue, c’est juste incroyable de vivre ça. Nous observons ensuite deux autres tortues en train de dormir à 18 mètres de fond. Une chance rare, Camilla qui travaille ici depuis 9 ans n’avait observé qu’une seule fois en 9 ans des tortues de nuit ! La plongée se termine tranquillement entre observation d’autres poissons, congres et murènes

Entre Mercredi et Vendredi, je continue mon rythme habituel, entre plongée, repos à la plage, plongée. Mon niveau Advanced Open Water est validé, je pars aussi faire une plongée d’exploration avec Illy, une autre monitrice du centre.

Le mercredi soir je rencontre un couple de Belges (Géraldine et Julien). Le jeudi, ils ont loué un scooter, je pars leur montrer différents sites de l’ile entre 2 plongées….

Samedi 23 Avril, pas de plongée. Le vent est monté et la houle aussi. Le drapeau Ecossais est hissé sur la port, signifiant que les bateaux ont interdiction de sortir. Ca sera donc visite de l’ile.

 Dimanche 24 Avril, la houle est encore plus forte, la plongée de lundi est compromise…. Je continue la visite de l’ile, direction le volcan à l’est de l’ile et le village d’Orongo. Ce village est un lieu de cérémonie ancestrale et traditionnelle Rapa Nui. C’est magnifique, au milieu du volcan, un lac a pris forme avec un écosystème particulier.

Lundi 25 Avril, le drapeau écossais est toujours là, les vagues atteignent plus de 6 mètres de hauts. Pas de plongée avant au moins mercredi… Ce sera donc plage, photos et visite pendant 3 jours.

Mercredi 27 Avril, les bateaux sont toujours bloqués au port. Nous partons donc plonger sur un site alternatif, la plage d’Akanema. La plage est protégée, pas de vague. La plongée est assez simple, palanqué de 5, deux baptêmes accompagnés des 2 monitrices et moi. J’évolue en autonomie autour d’eux. La profondeur est limitée à 15 mères. Ça sera ma dernière plongée sur l’ile.

Jeudi 28 Avril, toujours trop de vague, je continu à visiter les derniers sites de l’ile ou je ne suis pas allé et je termine à la plage. Vendredi 29 Avril, dernière mâtiné sur l’ile, je pars à l’aube pour un dernière tour de l’ile et quelques photos. Je rends le quad à midi, passe une dernière fois au centre de plongée pour dire au revoir et direction l’aéroport et Santiago.

Ces 15 jours sur l’ile de Pâques ont été incroyables, le sentiment d’être perdu au milieu de l’atlantique est bien présent, l’ile reste la deuxième ile du monde la plus isolée ! 5 à 7 jours semble être la durée optimale pour rester sur l’ile, pour la pratique de la plongée, 15 jours ne sont pas de trop. La météo étant capricieuse, il peut y avoir des longues périodes sans possibilité de plongée. Il faut impérativement un moyen de locomotion, mais pour les scooter le permis moto 125 est le minimum obligatoire sinon c’est une voiture ou un vélo. Il est aussi conseillé d’arriver avec ses propres provisions. Les commerces de l’ile sont assez vides et le choix limité. Même la production de la bière locales est compliquée, mais il faut impérativement en boire une !